La montagne noire, un chateau d’eau Naturel
Les barrages de l’IEMN retiennent l’écoulement naturel de l’eau. De grandes quantités d’eau s’accumulent (apports naturels moyens sur les barrages des Cammazes : 22,5 Mm3 par an, de La Galaube : 21,5 Mm3) et forment un lac de retenue.
Le barrage des Cammazes est alimenté principalement par le Sor mais aussi par le Sénadou, la Sorette, le Saint- Agne et par les eaux de ruissellement et d’infiltration de son bassin versant d’une superficie de 30 km².
Le barrage de La Galaube est, quant à lui, alimenté par l’Alzeau et d’autres cours d’eau comme le Fraissègne, le ruisseau Peyrouse, le Pesquié, le ruisseau Dantal. Son bassin versant a une superficie de 21,5 km². Le Rieutort, le Lampy, la Vernassonne, les Coudières et l’Alzeau alimentent le bassin versant de la rigole de la Montagne permettant de relier le barrage de La Galaube à celui des Cammazes.
Une ressource préservée pour une eau potable sûre et saine
Les bassins versants des cours d’eau qui alimentent les retenues des Cammazes et de La Galaube sont dépourvus d’agriculture intensive et de toute activité industrielle. L’habitat y est très diffus. Ils sont couverts de forêts sombres de hêtres, de sapins, d’épicéas et de châtaigniers. La densité de la forêt de la montagne est à l’origine de son nom.
Les eaux stockées dans les retenues sont d’origine météorique, c’est-à-dire provenant de l’atmosphère. Les cours d’eaux sont très faiblement minéralisés et très bien oxygénés. Ils reposent sur des sols faiblement calcaires composés essentiellement de schistes et de granites.
Cet environnement naturel protégé de toute forme de pollution est propice à des eaux de bonne qualité parfaitement adaptées pour produire de l’eau potable.

La protection de la ressource
La protection des captages constitue une obligation réglementaire pour assurer la sauvegarde de la qualité des eaux destinées à l’alimentation humaine (article 5,10,28 et 44 du décret n° 2001-1220 du 20/12/2001 et article L1321-3, R1321-1 et suivants du Code de la Santé Publique). À ce titre, l’IEMN a mis en place un périmètre de protection autour de sa ressource. L’objectif est de protéger les abords immédiats de l’ouvrage des Cammazes et son voisinage ainsi que d’interdire ou réglementer les activités qui pourraient nuire à la qualité des eaux brutes captées.
Le 5 septembre 2006, le périmètre de protection des installations du barrage a été déclaré d’utilité publique par arrêté interpréfectoral. Ce texte autorise l’utilisation de la retenue pour l’alimentation en eau potable de la population selon les processus de traitement mis en place sur le site de Picotalen. De plus, il déclare d’utilité publique la dérivation des eaux et instaure des servitudes de protection réglementaire. Il habilite l’Institution à prendre les mesures nécessaires pour réglementer et limiter toutes les activités pouvant nuire à la qualité des eaux brutes tout en lui reconnaissant une légitimité dans son action.

Il définit ainsi trois types de périmètre de protection :
- Un périmètre de protection immédiate visant à éliminer tout risque de contamination directe de l’eau captée. Il est constitué par le plan d’eau des Cammazes et par l’ensemble des terrains situés sur la berge. Ces terrains sont la propriété de l’Institution.
- Un périmètre de protection rapprochée dont le but est de protéger le captage vis-à-vis des migrations souterraines de substances polluantes. Il concerne la rigole de la Montagne, le lac du Lampy, le plan d’eau de la Galaube ainsi que les bassins versants de l’Alzeau, des Cammazes et du Lampy.
- Une zone sensible à la pollution.
Sur l’ensemble de ces périmètres de protection, les activités pouvant nuire à la qualité des eaux sont interdites.
Chaque propriétaire des terrains inclus dans le périmètre s’est vu notifier l’arrêté. Les communes et EPCI sur lesquels sont instaurés les périmètres de Protection doivent annexer ce classement à tous leurs documents d’urbanisme.

Le système hydraulique de la montagne noire : l’héritage de Riquet
La ressource gérée aujourd’hui par l’Institution ne saurait exister sans les ouvrages imaginés puis réalisés, il y a trois siècles, par Pierre-Paul Riquet. C’est ce dernier qui, voulant capter le potentiel hydraulique de ce secteur occidental de la Montagne Noire pour l’alimentation en eau du Canal du Midi, est à l’origine d’un système hydraulique très ingénieux dont certains ouvrages, les rigoles de la Montagne et de la Plaine, concourent quotidiennement à la gestion des réserves de l’Institution et la satisfaction des missions qui lui ont été assignées.
Schéma hydraulique Montagne Noire
