Contrairement à certaines idées reçues, le rôle du barrage n’est pas de réguler le débit de la rivière toute l’année mais de pouvoir stocker de l’eau sur la période hivernale et la restituer sur la période estivale. Le barrage retient l'écoulement naturel de l'eau. De grandes quantités d'eau s'accumulent (apports naturels moyens sur les barrages des Cammazes : 22,5 Mm3 et de la Galaube: 21,5 Mm3) et forment un lac de retenue.
Le débit réservé et le soutien d’étiage
Le débit réservé est différent du soutien d’étiage. Il représente le débit minimal obligatoire d’eau que les propriétaires ou gestionnaires d’un ouvrage hydraulique doivent réserver au cours d’eau et au fonctionnement minimal des écosystèmes ainsi qu’à tous les usages de l’eau.
Le barrage de La Galaube a un débit réservé à 70 l/s pour l’Alzeau. Le barrage des Cammazes, quant à lui, est de 25 l/s pour le Sor.
L’étiage d’une rivière correspond aux niveaux les plus bas dans la rivière, normalement en période sèche. Le soutien d’étiage à partir des barrages consiste à ajouter au débit naturel trop faible de la rivière un débit supplémentaire obtenu en déstockant l’eau de la retenue du barrage. La période de soutien d’étiage s’étend généralement du 1er juin ou 1er juillet au 31 octobre.
Le barrage des Cammazes soutient le débit du Sor à hauteur de 160 l/s à Cambounet-sur-Sor à partir du 1er juin. Ce soutien d’étiage permet une gestion équilibrée de la ressource en eau entre tous les usages de la rivière Sor.
L’écrêtement des crues
Certains barrages sont conçus pour écrêter les crues, c’est à dire qu’il retienne une quantité d’eau pour l’empêcher de poursuivre sa course. Le volume ainsi stocké provisoirement est restitué à la rivière après le passage de la crue.
Le barrage des Cammazes a ce rôle avec un volume dédié de 1,2 Mm3. Sa cote maximale d’exploitation est de 18,8 Mm3, mais le barrage a une capacité de 20 Mm3. En cas de crue, dès que la capacité de 18,8 Mm3 est dépassée le petit déversoir de crue se met en service, et en fonction de la quantité des apports naturels, le grand déversoir de crues peut également se mettre en service.
Le barrage de La Galaube, quant à lui, n’a pas été conçu pour écrêter les crues de l’Alzeau. Toutefois, il peut avoir un rôle d’écrêteur de crues à l’automne et en début d’hiver car, en général, à cette période il n’est pas totalement plein.
Le rôle d’écrêteur de crue du barrage varie en fonction du niveau de remplissage. Si un barrage est plein, il est conçu pour être transparent aux crues : le débit amont (à l’entrée du barrage) est alors identique au débit aval du barrage (en sortie du barrage). Dans ce cas le barrage n’a aucun rôle d’amortissement (ou écrêtement) de la crue.
En cas de montée rapide du niveau d’eau dans le barrage ou si le niveau d’eau dans le barrage atteint une certaine cote au-dessus du déversoir de crue, les services de l’Institution des Eaux de la Montagne Noire sont mobilisés sur le barrage afin de suivre l’évolution de la situation au plus près, ce qui correspond à « l’état de veille ».
Après chaque crue avec déversement du barrage, l’IEMN rend compte de la gestion de l’évènement auprès des services de la DREAL en adressant un rapport avec les données de suivi de l’ouvrage.