Le transport de l'eau brute
Des conduites à flanc de montagne relient sur 6,5 km le contre-barrage, situé au pied du barrage des Cammazes (cote 510 m NGF), aux usines de Picotalen (cote 490 m NGF).
Ces Conduites d’Amenée d’Eau Brute (CAEB) sont au nombre de trois :
- une conduite Ø 500mm en fonte grise enterrée. Débit : 230 l/s. Date de construction : 1959.
- une conduite Ø 900 mm en acier, aérienne et posée sur des supports en béton. Débit : 800 l/s. Date de construction : 1970.
- une conduite Ø 1 000 mm en fonte ductile enterrée. Débit : 1 100 l/s. Date de construction : 1989-1991.
La production de l’eau potable
L’eau stockée dans la retenue des Cammazes doit recevoir un traitement approprié destiné à lui conférer les critères de potabilité conformes aux normes définies par la réglementation en vigueur pour la consommation humaine (Code de la Santé Publique, article R 1321-1 et suivants).
12,7 Mm3 d’eau sont produits en moyenne chaque année. Trois usines assurent ce traitement sur le site de production de Picotalen (Sorèze, 81). Elles disposent de filières différentes mais produisent des eaux de qualité équivalente.
Les phases de traitement de l’eau
Le traitement se décompose en quatre phases principales :
- La clarification, qui consiste à supprimer toutes les matières en suspension minérales et organiques présentes dans l’eau brute ;
- La filtration, sur sable pour Picotalen I et Picotalen II ou grâce à l’utilisation de filtres bicouche sur sable et charbon actif en grain pour Picotalen III ;
- La désinfection, qui vise à éradiquer les virus et bactéries susceptibles d’être présents dans l’eau et dont certains peuvent présenter un caractère pathogène. Cette étape est constituée par une double barrière de désinfection. Sur les usines de Picotalen I et Picotalen II : traitement à l’ozone puis désinfection au chlore (javel) en sortie d’usine. Sur l’usine de Picotalen III : traitement aux UV puis désinfection au chlore en sortie d’usine ;
- La reminéralisation est effectuée afin de mettre l’eau à son équilibre calco-carbonique par recarbonatation.
L’eau brute issue du massif granitique de la Montagne Noire est une eau douce, donc agressive. Une reminéralisation est donc nécessaire afin de mettre l’eau à son équilibre calco-carbonique. Cette augmentation du Titre Alcalimétrique Complet (TAC) et du Titre Hydrotimétrique Calcique (THCa) est réalisée par injection de gaz carbonique et de chaux. Le pH est ajusté à une valeur proche de 8 en fin de traitement par adjonction d’eau de chaux ou de soude. Le but de ce traitement est également de permettre à l’eau de former une fine couche de calcaire protectrice à l’intérieur des conduites de manière à prévenir les risques de corrosion. Ceci permet d’éviter la mise en solution de certains métaux avec lesquelles elle peut entrer en contact (le plomb, par exemple dans des réseaux anciens), sans toutefois la rendre entartrante.
L’adduction de l’eau potable
L’acheminement de l’eau potable s’effectue au moyen d’un réseau primaire haute pression appelé le Réseau d’Adduction d’Eau Potable (RAEP). Achevé en 1960, il a été redimensionné par la suite pour l’adapter à l’évolution des besoins. Il est constitué de conduites en acier de diamètre de 250 à 600 mm, à l’exception de la branche sud-est (Les Cammazes et Les Burnels) alimentée par refoulement. L’ensemble du réseau est gravitaire. Sur plus de 95 km, ces conduites forment un triangle dont les pointes sont les usines de Picotalen et les communes de Puylaurens et Saint-Félix-Lauragais.
Ce réseau supporte des pressions statiques comprises entre 18 et 31 bars selon les points. Cette pression élevée permet de desservir par gravité les points les plus éloignés (50 km) comme les plus hauts (420 m) de l’aire de desserte, économisant ainsi des pompages énergivores.
29 points de livraison sont répartis sur toute sa périphérie et permettent d’alimenter les réseaux des divers syndicats et collectivités. Ces postes font l’objet d’une télésurveillance permanente (débits, pressions et qualité de l’eau). Le rendement du réseau d’adduction avoisine les 100%.
L’Institution s’attache à entretenir et sécuriser ce réseau de transport avec la mise en place d’une protection cathodique. Le renforcement du RAEP, entrepris en 1970 pour le tronçon entre Picotalen et Saint-Félix (Ø 600), s’est poursuivi en 1986 et 1993 pour le tronçon Blan - Puylaurens (Ø 300), et depuis 1996 entre Picotalen et Blan (Ø 400).
Les collectivités desservies
L’Institution fournit l’eau potable à 9 partenaires répartis sur 3 départements :
- Syndicat Intercommunal d'Alimentation en Eau du Sant
- Commune Les Cammazes
Le prix de l’eau potable
L’Institution, service public, est un producteur en gros qui assure la livraison d’eau potable à onze collectivités réparties sur trois départements.
Le prix de l’eau fournie par l’Institution aux collectivités distributrices est un prix de grossiste qui ne comprend que les charges propres à l’Institution. Ce prix est la rémunération d’un service complet comprenant :
- le stockage de l’eau brute : coût d’amortissement et d’entretien des ouvrages de stockage et des conduites d’amenée d’eau brute aux usines ;
- la potabilisation : coût d’amortissement, d’entretien et de fonctionnement des usines de traitement ;
- le transport de l’eau potable jusqu’aux points de livraison : coût d’amortissement et d’entretien du réseau de transport.
À ces charges s’ajoute la redevance due à l’Agence de l’Eau Adour-Garonne pour prélèvement d’eau brute.
L’eau vendue par l’Institution aux syndicats et communes isolées est facturée en application d’un tarif binôme comprenant :
- une part fixe (abonnement) exprimée en euros/litre/seconde ;
- une part variable en fonction des mètres cubes réellement consommés exprimée en euros/mètre cube.